LE MANUEL DES ENCADREURS

L'étiquette au dos du cadre


Quand faut-il ou non l'appliquer ?
Où et pourquoi ?   Quel est son prix ?
L'étiquette avec un brin de fantaisie


Vous voulez améliorer vos affaires, avoir plus de clients et inciter les clients occasionnels à retourner chez vous ? Faire de jolis cadres est, sans nul doute, la première des qualités requises. Mais votre travail, comme vous le savez, n'est pas uniquement celui de produire des cadres qui plaisent au public mais il convient également de savoir gérer au mieux un magasin qui, chaque jour, affronte le problème du rapport avec la clientèle ou la concurrence. Il devient donc important de développer, au-delà de l'habileté technique et de la créativité, de bonnes stratégies de vente qui vous aident à vous faire un nom et vous rapportent davantage.
Souvent, ce sont les petits détails (que bien souvent on néglige en les considérant d'importance secondaire) qui font la différence. C'est le cas pour l'argument que nous avons choisi de traiter dans ce numéro : l'application d'une étiquette sur le dos du cadre.
L'étiquette, cette inconnue...
Un de nos collaborateurs, se présentant comme un client quelconque, a mené une petite enquête statistique auprès de dix encadreurs auxquels il a demandé d'encadrer une estampe. Résultat : aucun d'entre eux n'avait appliqué d'étiquette sur le dos du cadre !
Deux encadreurs seulement avaient "signé" leur cadre avec le cachet du magasin et un seul enfin, avait utilisé un papier d'emballage personnalisé mentionnant son nom. Ce qui signifie que sept encadreurs sur dix ne se sont absolument pas donné la peine d'apposer sur le cadre, un quelconque signe de reconnaissance qui puisse les identifier comme les auteurs du travail effectué et que, personne, pour ce faire, n'a pensé à utiliser une étiquette.
“Qui a fait ce cadre ?”
“À quoi bon mettre mon nom sur le dos du cadre ? De toute façon, le client se souviendra que c'est moi qui l'ait fait". Erreur. Une fois sorti de votre magasin, un cadre peut prendre de nombreuses directions. La plus vraisemblable sera certainement l'habitation même du client. Bien souvent cependant, c'est un cadeau destiné à des parents ou à des amis et qui peut même changer de propriétaire plusieurs fois. Si c'est un client occasionnel qui vous l'a acheté, il oubliera très facilement qui en est l'auteur. Que se passera-t-il si, un jour, ce même client doit faire appel à vos services. Certes, il se rappellera peut-être encore de l'emplacement de votre magasin mais imaginez qu'il ait besoin de vous contacter par téléphone, se souviendra-t-il de votre nom et de votre numéro ?
Voici l'utilité d'appliquer une étiquette au dos du cadre.
Quel joli cadre! Chez qui l'as-tu fait faire ? La réponse (quoiqu'en pense
Et puis, imaginez la demande fatidique d'un de ses amis : &qnt les encadreurs peu prévoyants de notre enquête), risque d'être "je n'en sais vraiment rien", dans le cas où le cadre "anonyme" lui a été offert, ou bien "je ne me rappelle pas, peut-être bien "monsieur Un tel à moins que ce ne soit ..." si c'est un client occasionnel et un peu distrait. S'il est vrai qu'avec un peu de bonne volonté, on peut retrouver le nom d'un encadreur, il est peu probable qu'on décide d'entamer des recherches à "coups de téléphone" quand il ne s'agit en fait que de satisfaire une simple curiosité.
Une question de style
Bien sûr, pour laisser une trace "personnelle" sur le cadre, il n'existe pas que le système de l'étiquette. Nous avons mentionné plus haut deux autres systèmes : le cachet du magasin sur le dos du cadre et le papier personnalisé. Alors pourquoi tant insister autant sur l'étiquette ?
Certainement pour une question de bon goût mais aussi une question de style. L'étiquette est une touche de classe qui confèrera à votre travail, une valeur supérieure encore aux yeux de vos clients. Elle a l'avantage d'attirer l'attention et de bien mettre en évidence le nom de l'encadreur ou de son magasin. Elle est plus "discrète" que le papier personnalisé (qui a bien des chances de finir à la poubelle) et plus raffinée que le simple cachet, qui, de toute façon, passe beaucoup plus inaperçu.
Vous l'aurez vous-même remarqué : chez le bijoutier, le fleuriste, dans la parfumerie ou le magasin d'objets précieux. Synonyme d'élégance, de luxe, de prestige. Un bon publiciste vous le dirait lui-même, elle crée l'image de votre magasin et de votre activité.
Où la placer ?
Il n'existe pas de règles précises ou absolues en ce qui concerne la position de l'étiquette sur le dos du cadre. Nous vous conseillons cependant de la placer sur la gauche du côté inférieur. Ceci pour une raison fort simple : la personne, si elle n'est pas gauchère, utilisera instinctivement la main droite pour soulever le cadre et "cherchera" par conséquent sur le côté gauche pour lire l'étiquette (faites en l'expérience avec quelqu'un de vos amis pour vérifier).
Quel est son prix ?
Le prix d'une étiquette dépend essentiellement de deux facteurs : le modèle et la quantité.
On peut, chez un imprimeur spécialisé, se faire faire des étiquettes sur mesure et à des prix abordables, (environ à 8/10 centimes la pièce). Une seule condition, en commander un nombre important (pas moins de cinq mille exemplaires). En effet, les frais d'imprimerie sont fixes, que l'on commande dix pièces ou dix mille. Ce n'est que par la quantité que vous pourrez amortir ces frais. Ce qui pourrait sembler une quantité énorme ne l'est plus si l'on considère qu'un encadreur livrant en moyenne dix cadres par jour réussit à les utiliser en deux ans environ. L'imprimeur pourra vous les proposer sous forme de feuillets ou de ruban (informez-vous au préalable).
On peut utiliser le logiciel de la Rinaldin Frame37 pour imprimer aisément des étiquettes.
Quand est-il préférable de ne pas l'appliquer ?
En général, quand vous travaillez pour le compte d'autrui. Parmi les clients de votre magasin, il y a peut être des photographes, des confrères qui vous cèdent quelques travaux ou bien des propriétaires de magasins d'objets cadeaux qui vous passent commande, plus ou moins régulièrement, de cadres à faire. Toutes ces personnes, pour des raisons évidentes, n'apprécient guère que vous appliquiez l'étiquette de votre magasin. Il peut arriver également que ce soit le client lui-même qui refuse, invoquant on ne sait quel prétexte : dans ce cas, inutile d'insister.
Et puis, pour terminer, parlons des cas, disons, plus "personnels" où vous n'aurez peut-être pas vraiment intérêt à apposer votre signature : qui d'entre vous n'a jamais eu affaire au client qui persiste quant au choix d'une moulure dont vous retenez qu'elle n'est absolument pas adaptée au sujet à encadrer, et sachant pertinemment d'avance que le résultat sera décevant. D'un cadre que vous n'avez pas particulièrement bien réussi (et oui, ça arrive! entre nous, nous pouvons le dire). Dans ces cas là, avant d'appliquer l'étiquette, demandez-vous : "Suis-je bien certain de vouloir passer à la postérité grâce à un tel "chef-d'oeuvre ?
Étiquettes en toute liberté
Une belle étiquette derrière un cadre ne sert pas uniquement à témoigner du nom de l'encadreur. Vous pourrez l'utiliser de mille façons. La plus évidente, pour fermer de façon raffinée un paquet cadeau ou la livraison d'un client important. Plus originale, celle de cacheter vos lettres promotionnelles ou commerciales de façon élégante en indiquant le nom de l'expéditeur. L'étiquette pourra également vous servir d'en-tête pour vos lettres rédigées sur simples feuilles blanches ou vous dépannera dans le cas où vous seriez à court de papier à en-tête. Il ne suffit en fait que d'avoir un peu de fantaisie.